Article sur « Touchez pas au grisbi et Bob le flambeur : le film noir français de l’après-guerre face au « modèle » américain », inDelphine Letort (dir.), CinémAction, « Panorama mondial du film noir », Éditions Charles Corlet, juin 2014, pp. 79-86.
Souvent perçus comme des imitations du film noir américain et comme les fers de lance d’un nouveau genre sous influence étrangère, Touchez pas au grisbi (Becker, 1954) et Bob le flambeur (Melville, 1956) se présentent en réalité comme les successeurs dans l’après-guerre d’une tradition de « film noir français » antérieure à la Seconde Guerre mondiale, qui avait su en son temps s’approprier l’iconographie du film de gangsters hollywoodien. En revitalisant ces conventions anciennes dans le contexte des années 1950, ces deux fleurons de la déclinaison française du film noir célèbrent autant leur propre identité culturelle que la capacité de leurs personnages de gangsters vieillissants à « franciser » le mode de vie américain.