Article sur « Jack Nicholson et les comédies du vieillissement: que devient le « mâle américain moderne » après 60 ans ? », dans Charles-Antoine Courcoux, Gwénaëlle Le Gras & Raphaëlle Moine (dir.), L’Age des stars. Des images à l’épreuve du vieillissement, Lausanne, L’Age d’homme, janvier 2018
Une évolution majeure de la persona de Jack Nicholson s’opère au tournant des années 2000, à mesure que la star entre dans un « troisième âge » de sa carrière marqué par trois phénomènes complémentaires. D’une part, Nicholson a choisi à cette période de privilégier la comédie au détriment du drame. D’autre part, cette réorientation générique a peu à peu été mobilisée par l’acteur pour se confronter – de manière toutefois souvent biaisée – à son âge. Enfin, le vieillissement de la star est devenu à cette période un sujet de discussion médiatique à part entière. Cet article interroge différentes étapes de ce tournant, en s’intéressant aux représentations et aux réceptions de trois comédies à succès réalisées entre 1997 et 2003, qui offrent paradoxalement chacune une image très différente de la star, de son identité masculine et de son vieillissement. En analysant les liens entre genre cinématographique, gender et identité de génération, il s’agit de montrer comment Nicholson a pu redéfinir son image selon un rapport de proximité et de distance (comique) avec les angoisses des hommes de son âge, et de quelle façon ces nouvelles performances ont elles-mêmes suscité de nouveaux discours sur sa persona.